L’observatoire suisse du droit d’asile et des étrangers ODAE démontre dans le présent rapport spécialisé «enfants et adolescents/es en fuite», par des cas documentés, comment les MNA sont affectés/es dans leurs droits et comment leurs besoins sont reportés par la politique restrictive de la migration. Comme déjà mentionné dans des rapports précédents, l’ODAE constate que l’application des droits de l’enfant est insuffisante.
346 enfants et adolescents/es non accompagnés/es ont déposé une demande d’asile en Suisse en 2013. Cela représente 1,5% des demandes d’asile de l’an dernier. Les MNA font partie des demandeurs/ses d’asile les plus susceptibles et qui ont besoin d’une protection maximale. Mais cette protection particulière n’est souvent pas assurée. En 1997, la convention des droits de l’enfant par l’ONU est entrée en vigueur en Suisse. La Suisse est, entre autre, obligée, selon celle-ci, d’entendre les enfants et de prendre en considération ses besoins à sa juste valeur, selon son âge et sa maturité. Le bien de l’enfant doit être d’une importance primordiale pour les décisions des autorités.
Exigence pour des demandes d‘asile adaptée aux enfants
«Pendant la procédure d’asile, les MNA se voient confrontés/es avec différents obstacles et incohérences», dit Nathalie Poehn, secrétaire générale de l’ODAE. Ils/elles ont le droit de profiter d’une personne de confiance, ce qui est souvent négligé par les autorités compétentes. Le placement et la prise en charge pendant la durée de la procédure d’asile doivent être adaptés aux enfants et adolescent/es. Le traitement des demandes ainsi que le traitement médical exigent des standards spéciaux qui ne sont pas toujours garantis. Nos recherches démontrent en plus que les MNA reçoivent en partie une décision très rapidement, tandis que d’autres attendent pendant des années, ce qui diminue les perspectives pour leur avenir. Les raisons pour cette inégalité de traitement sont incompréhensibles.
Un/e collaborateur/trice d’un centre raconte: «Lorsque la police a appréhendé un MNA, elle ne savait pas trop que faire de ce jeune. Comme le centre compétent pour MNA de la région n’était pas atteignable par téléphone, elle a mis le jeune dans le prochain train direction Allemagne».
Les exemples dans notre rapport spécialisé montrent que le chemin de croix des MNA n’est pas terminé après leur fuite en Suisse, car les intérêts politiques de la migration en Suisse pèsent très souvent plus lourd que les intérêts des enfants. «Une discussion approfondie par rapport à l’application des droits de l’enfant de la loi d’asile et des étrangers, ainsi que des décisions tenues par la loi dans l’intérêt des enfants et adolescent/es sont impératives», exige Ruth-Gaby Vermot, présidente de l’ODAE.