Le Con­seil fédé­ral ren­force les mesu­res de pro­tec­tion cont­re les maria­ges de mineurs

Le Con­seil fédé­ral a déci­dé de pro­cé­der à d› adapt­a­ti­ons légis­la­ti­ves qui dev­rai­ent ren­forcer la pro­tec­tion des per­son­nes mariées mineu­res à par­tir du 1er jan­vier 2025. Les réfor­mes con­cer­nent le Code civil (CC), la loi fédé­ra­le sur le droit inter­na­tio­nal pri­vé (LDIP) ain­si que plu­s­ieurs aut­res lois. Elles visent à lut­ter plus effi­ca­ce­ment cont­re les maria­ges de mineurs et à amé­lio­rer les droits et les pos­si­bi­li­tés d’ac­tion des per­son­nes concernées.

Annu­la­ti­on jus­qu’à l’â­ge de 25 ans

À l’a­ve­nir, les maria­ges con­clus par des mineurs pour­ront être annulés jus­qu’au 25ᵉ anni­ver­saire de la per­son­ne con­cer­née. Jus­qu’à pré­sent, cela n’é­tait pos­si­ble que jus­qu’à 18 ans. Ce délai pro­lon­gé per­met aux per­son­nes con­cer­nées de se pen­cher sur leur situa­ti­on de maniè­re auto­no­me et, le cas éché­ant, d’en­t­amer des démar­ches en vue de l’an­nu­la­ti­on. Les auto­ri­tés et les per­son­nes con­cer­nées dis­po­sent ain­si de plus de temps pour exami­ner la pro­cé­du­re juri­di­que nécessaire.

Recon­nais­sance des maria­ges à l’étran­ger uni­quement sous des con­di­ti­ons strictes

Les maria­ges con­clus à l’étran­ger avec des mineurs ne seront plus recon­nus en Suis­se si l’un des con­joints était domic­i­lié en Suis­se au moment du maria­ge. Cet­te nou­vel­le régle­men­ta­ti­on vise en par­ti­cu­lier les « maria­ges de vacan­ces d’é­té », dans le cad­re des­quels des mineurs domic­i­liés en Suis­se sont mariés pen­dant un séjour à l’étran­ger. À l’a­ve­nir, de tels maria­ges n’au­ront aucun effet juri­di­que en Suis­se, ce qui aug­m­en­te­ra la pres­si­on sur les famil­les pour qu’el­les ne con­clu­ent pas de tel­les unions.

Excep­ti­on en vue de la pro­tec­tion des per­son­nes concernées

La légis­la­ti­on actu­el­le per­met, dans des cas excep­ti­on­nels, de main­te­nir des maria­ges avec des per­son­nes mineu­res. Tou­te­fois, si la per­son­ne con­cer­née est enco­re mineu­re au moment de l’ex­amen judi­ciai­re, le maria­ge ne peut être main­tenu que si cela est jugé néces­saire pour garan­tir ses inté­rêts et sa pro­tec­tion. Cet­te excep­ti­on du Code civil a été majo­ri­taire­ment sou­te­nue lors de la con­sul­ta­ti­on et sera main­te­nue. Si la per­son­ne con­cer­née est désor­mais majeu­re, mais n’a pas enco­re att­eint l’â­ge de 25 ans, elle doit avoir la pos­si­bi­li­té de pour­suiv­re le maria­ge, à con­di­ti­on qu’un tri­bu­nal con­sta­te que cela cor­re­spond à sa lib­re volonté.

Pas de recon­nais­sance des maria­ges de moins de 16 ans

En Suis­se, les maria­ges dans les­quels l’un des par­ten­aires avait moins de 16 ans au moment de la con­clu­si­on du maria­ge ne seront géné­ra­le­ment plus recon­nus. Cet­te limi­te d’â­ge vise à répond­re aux beso­ins de pro­tec­tion par­ti­cu­liers des mineurs et à pré­ve­nir le ris­que que des per­son­nes par­ti­cu­liè­re­ment jeu­nes soi­ent con­train­tes de con­trac­ter un mariage.

Adapt­a­ti­ons léga­les dans d’au­t­res domaines

Out­re les modi­fi­ca­ti­ons du CC et de la LDIP, les adapt­a­ti­ons con­cer­nent éga­le­ment le code pénal, la loi sur le par­ten­ari­at, la loi sur les étran­gers et l’in­té­gra­ti­on ain­si que la loi sur l’a­si­le. Ces modi­fi­ca­ti­ons coor­don­nées doi­vent garan­tir que les maria­ges de mineurs puis­sent être empê­chés de maniè­re glo­ba­le et systématique.

Avec ces mesu­res, le Con­seil fédé­ral ren­force la pro­tec­tion des per­son­nes mariées mineu­res et répond à la néces­si­té d’a­mé­lio­rer le cad­re juri­di­que pour pré­ve­nir et sanc­tion­ner les maria­ges de mineurs.

Com­mu­ni­qué de pres­se du Con­seil Fédéral

28 octobre 2024 (ls)