Comme le rapporte « Tele-Bärn », Solomon, le jeune homme Erythréen de 27 ans, a dû attendre trois ans et demi pour obtenir sa décision d’asile. Maintenant, sa demande a été rejetée. Entre-temps il s’est construit une existence en Suisse : Solomon parle allemand, travaille à Burger King, finance son propre appartement, a trouvé des amis et paie des impôts. À cause de la décision d’asile négative il perd maintenant son appartement et son emploi et doit, de nouveau, déménager au centre d’asile avec 8.- d’aide d’urgence par jour. L’autre possibilité serait un retour volontaire dans son pays d’origine.
Comme il n’y a pas d’accord de réadmission entre la Suisse et l’Erythrée, Solomon ne peut pas être rapatrié. Il reste peu clair si un départ peut être considéré comme volontaire: Un porte-parole du Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) constate, lors d’un interview avec Tele Bärn, que, dans le cas de requérant-e‑s d’asile débouté-e‑s, le but de l’aide d’urgence est de créer une certaine pression pour qu’ils ou elles réellement retournent dans leur pays d’origine. De quelle manière cela peut être en accord avec les principes de politique sociale dans le domaine de l’asile du SEM reste fortement douteux pour l’ODAE. L’un de ces principes est : « Il s’agit donc de donner aux requérants d’asile déboutés la possibilité de quitter la Suisse en ayant eu l’occasion, durant leur séjour dans notre pays, d’acquérir des compétences et des valeurs susceptibles de leur ouvrir des horizons nouveaux ». Répondre à une intégration réussie et à du travail dur en expulsant quelqu’un vers l’aide d’urgence, afin de priver la personne des moyens pour continuer à assurer son existence, ne peut pas être considéré comme un renforcement de la personnalité pour ouvrir des nouveaux horizons.
Dans le cas de Solomon la bonne intégration n’est pas un critère légal pour pouvoir rester en Suisse. Selon le SEM la situation juridique est claire : Solomon doit quitter la Suisse. Cela en dépit du fait que la situation des droits humains dans l’État arbitraire d’Érythrée reste contestée en raison de sources d’information insuffisantes.
L’ODAE-Suisse considère également, que la contradiction entre le raisonnement juridique du porte-parole du SEM et les principes de base, très souhaitables, du SEM comme très problématique. Dans le cas présenté, l’ODAE considère que l’impact de l’application stricte de la loi est très choquant. C’est pour cela que l’observatoire appelle à la vérification des textes juridiques pertinents, ainsi que leur interprétation et mise en œuvre.