Révi­si­on de la loi : les migrants vic­ti­mes de vio­len­ces con­ju­ga­les pour­ront se sépa­rer sans perd­re leur droit de séjour

Le 14 juin 2024, le Con­seil natio­nal et le Con­seil des Etats se sont pro­non­cés en faveur d’u­ne modi­fi­ca­ti­on de la loi visa­nt à ren­forcer les droits des femmes – le même jour que la grè­ve natio­na­le des femmes.

«Le Par­le­ment a pris aujour­d’hui une mesu­re importan­te pour tous les migrants:es qui ont été vic­ti­mes de vio­lence domes­tique et qui ne peu­vent pas se libé­rer de leur maria­ge par peur de perd­re leur per­mis de séjour» décla­re la copré­si­den­te du grou­pe par­le­men­tai­re PS et con­seil­lè­re natio­na­le Sami­ra Marti.

Les per­son­nes – pour la plu­part des femmes – qui vivent en Suis­se avec un droit de séjour déri­vé du maria­ge ont sou­vent dû per­sé­vé­rer dans des rela­ti­ons vio­len­tes dans le seul but de main­te­nir leur séjour en Suis­se. Depuis plu­s­ieurs décen­nies déjà, de nombreu­ses orga­ni­sa­ti­ons se sont enga­gées pour amé­lio­rer la situa­ti­on juri­di­que de ces femmes.

Aujour­d’hui déjà, selon l’ar­tic­le 50 de la loi sur les étran­gers et l’in­té­gra­ti­on, un droit à une auto­ri­sa­ti­on de séjour peut être main­tenu en cas de vio­lence con­ju­ga­le. Les con­di­ti­ons de cet­te clau­se dite de cas de rigueur sont tou­te­fois très éle­vées. De plus, il est tou­jours très dif­fi­ci­le pour les femmes con­cer­nées de prou­ver qu’il y a effec­ti­ve­ment eu des vio­len­ces domes­ti­ques. C’est pour­quoi le niveau de preuve est désor­mais abaissé. Ain­si, il sera plus faci­le pour les femmes con­cer­nées d’ex­po­ser la vio­lence con­ju­ga­le aux auto­ri­tés. Actu­el­le­ment, la clau­se de cas de rigueur ne s’ap­pli­que qu’aux per­son­nes titu­lai­res d’un per­mis de séjour C, et non aux per­son­nes titu­lai­res d’un per­mis de séjour B ou d’u­ne admis­si­on pro­vi­so­i­re. Cela aus­si chan­ge­ra à l’a­ve­nir et la clau­se de cas de rigueur s’ap­pli­quera à tous les migrants.

L’initia­ti­ve par­le­men­tai­re du PS dépo­sée auprès de la Com­mis­si­on de poli­tique socia­le du Con­seil natio­nal a con­duit à la révi­si­on de la loi. L’O­DAE-Suis­se se réjouit de cet­te décis­i­on importan­te pour les droits des femmes et en par­ti­cu­lier pour les droits des femmes étrangères.