L’année dernière, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a ordonné la vérification des dossiers de 3200 Erythréennes et Érythréens admis provisoirement. Le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) a donc dû vérifier si ces personnes sont autorisées à rester en Suisse. Entre-temps, 2400 cas ont été réexaminés. 14 personnes ont perdu leur droit de rester, ce qui correspond à un demi pour cent des cas examinés. Un article du 21 avril 2019 dans le journal « SonntagsZeitung » démontre que, selon le SEM, dans la grande majorité des cas, l’expulsion vers l’Erythrée n’est pas « exigible ».
La vérification du droit de rester a relancé le différend sur les ressortissants érythréens en Suisse. Les Erythréennes et Érythréens constituent le plus grand groupe de personnes réfugiées en Suisse. Le Conseiller aux Etats radical-libéral Philipp Müller demande «l’expulsion sans exception» de tous les Erythréennes et Érythréens admis provisoirement. Cédric Wermuth, le conseiller national du PS, plaide par contre pour un droit de séjour illimité en raison de la situation des droits humains toujours difficile en Erythrée.
L’ODAE-Suisse critique vivement la démarche de cette révision du droit de rester. Le retrait du droit de rester pousse les personnes concernées dans l’illégalité et dans l’absence de perspectives de l’aide d’urgence. Il vaudrait mieux leur accorder un droit de séjour et ainsi leur garantir le respect des droits humains de l’homme fondamentaux.