Fonds de tran­si­ti­on pour les employé-e‑s précaires

L’O­DAE-Suis­se et une ving­taine d’organisations sou­ti­en­nent l’ap­pel d’U­NIA. La Con­fé­dé­ra­ti­on et les can­tons dev­rai­ent mett­re à dis­po­si­ti­on les moy­ens néces­saires pour cré­er un fonds de tran­si­ti­on Covid-19.

L’O­DAE-Suis­se deman­de avec UNIA et une ving­taine d’organisations à la Con­fé­dé­ra­ti­on et aux can­tons de mett­re à dis­po­si­ti­on les moy­ens néces­saires pour cré­er un fonds de tran­si­ti­on Covid-19. Il vise à garan­tir une pro­tec­tion socia­le et éco­no­mi­que aux grou­pes de per­son­nes qui ne peu­vent pas béné­fi­ci­er des mesu­res de sou­ti­en actuelles:

La cri­se du Covid-19 tou­che l’en­sem­ble de la socié­té et par­ti­cu­liè­re­ment les per­son­nes socia­le­ment pré­ca­ri­sées. Pour cel­les-ci, les mesu­res adop­tées jus­qu’à pré­sent sont inef­fi­caces. Des mil­liers de tra­vail­leu­ses-rs qui tou­ch­ent à pei­ne le mini­mum vital dans des con­di­ti­ons nor­ma­les pas­sent à tra­vers les mail­les du filet et sont actu­el­le­ment en gran­de dif­fi­cul­té : elles/ils ne peu­vent pré­tendre à une indem­ni­té ni de l’assu­rance chô­mage ni de l’APG.

Les rai­sons de cet­te situa­ti­on sont mul­ti­ples. Les agen­ces de pla­ce­ment envoi­ent les employé-e‑s tem­po­rai­res « chez eux/elles », au lieu de leur pro­po­ser le chô­mage partiel. Ce der­nier est refu­sé aux tra­vail­leu­ses-rs domes­ti­ques. Les sala­rié-e‑s rému­né­ré-e‑s à l’heure ont tou­tes les pei­nes du mon­de à prou­ver leur taux d’occupation et celles/ceux qui vien­nent d’arriver en Suis­se et/ou de débu­ter un tra­vail ne peu­vent pas fai­re valoir une durée de coti­sa­ti­on suf­fi­san­te à l’assurance chô­mage. La situa­ti­on est par­ti­cu­liè­re­ment pré­cai­re pour les employé-e‑s sans pas­se­port hel­vé­tique qui, même en tra­vail­lant en Suis­se depuis de nombreu­ses années, ne peu­vent pas pré­tendre à l’ai­de socia­le de peur que leur per­spec­ti­ve de natu­ra­li­sa­ti­on ou de con­ser­va­ti­on de per­mis de séjour ne soi­ent com­pro­mi­se, voi­re qu’elles/ils fas­sent l’objet d’un renvoi.

Le mes­sa­ge du Con­seil fédé­ral était clair : « Nous n’a­ban­don­nons per­son­ne. Nous pren­drons soin de vous ». Nous sou­te­nons sans réser­ve cet­te atti­tu­de. Pour­tant, les images des files d’attente inter­min­ables pour obte­nir de l’aide ali­men­tai­re four­nie par des asso­cia­ti­ons cari­ta­ti­ves infir­ment l’engagement pris par les auto­ri­tés. Pour beau­coup de per­son­nes con­cer­nées, il s’a­git d’u­ne humi­lia­ti­on dif­fi­ci­le­ment sup­port­a­ble. Nous deman­dons donc à la Con­fé­dé­ra­ti­on et aux can­tons de déb­lo­quer main­ten­ant les res­sour­ces néces­saires à un fonds de tran­si­ti­on Covid-19 qui garan­tis­se une pro­tec­tion socia­le digne de ce nom à toute.s celles/ceux qui pas­sent à tra­vers les mail­les des mesu­res d’ur­gence déci­dées jus­qu’à pré­sent. Nous pen­so­ns par­ti­cu­liè­re­ment aux per­son­nes appar­ten­ant à un ou plu­s­ieurs des grou­pes suivants :

Les tra­vail­leu­ses-rs domestiques

Les bas salai­res, les con­di­ti­ons d’em­ploi pré­cai­res, les cou­ver­tures d’assu­rance socia­le man­quan­tes ou incom­plè­tes et les per­mis de tra­vail ou de séjour pré­cai­res font par­tie de la vie quo­ti­di­en­ne de nombreuses‑x tra­vail­leu­ses-rs domes­ti­ques. Lors de la cri­se du Covid-19, une gran­de par­tie d’ent­re elles/eux ont per­du tout ou par­tie de leur revenu du jour au len­de­main – sans droit aux indem­ni­tés de chô­mage partiel.

Les aidant-e‑s dans les ména­ges privés

En rai­son de la fer­me­tu­re des fron­tiè­res, des rest­ric­tions de sor­tie et de la crain­te d’in­fec­tion des per­son­nes soi­g­nées, les aidant-e‑s dans les ména­ges pri­vés sont sou­vent dans l’in­ca­pa­ci­té de con­tin­uer à tra­vail­ler. Même si elles/ils pour­rai­ent pré­tendre à leur salai­re, il leur est sou­vent dif­fi­ci­le, voi­re impos­si­ble, de le réclamer. Elles/eux n’ont pas non plus droit aux indem­ni­tés de chô­mage partiel.

Les tra­vail­leu­ses-rs sans sta­tut légal (Sans-papiers)

La plu­part des tra­vail­leu­ses-rs sans sta­tut légal ont per­du leur emploi et donc leurs moy­ens de sub­sis­tance à cau­se de la cri­se du Covid-19. Sans sta­tut régu­lier, elles/ils n’ont droit ni aux indem­ni­tés de chô­mage ni à l’ai­de socia­le. Il ne s’agit pas uni­quement de per­son­nes seu­les, mais aus­si de famil­les avec enfants pour qui la situa­ti­on devi­ent catastrophique.

Les tra­vail­leu­ses-rs sans sta­tut de salarié.e et les entre­pre­neu­se-rs indi­vi­du­el-le‑s

Les « fausse‑x indé­pen­dant-e‑s » qui tra­vail­lent com­me cour­sier-e‑s, chauf­feu­se-rs de taxi ou « click­wor­kers » dans l’é­co­no­mie des pla­te­for­mes numé­ri­ques, mais aus­si de nombreuses‑x microentre­pre­neu­ses-rs, tra­vail­leu­ses-rs cul­tu­rels ain­si que tra­vail­leu­ses-rs du sexe souf­frent de per­tes de reve­nus massives.

Les sala­rié-e‑s licen­cié-e‑s sans droit aux pre­sta­ti­ons de chômage

Les employé-e‑s ayant un cont­rat à durée déter­mi­née (par­fois en chaî­ne) sont sou­vent licen­cié-e‑s alors qu’elles/ils aurai­ent pu béné­fi­ci­er du chô­mage partiel sur deman­de de leur employ­eur. Or, cer­ta­ins d’ent­re elles/eux n’ont pas une durée de coti­sa­ti­on suf­fi­san­te pour pou­voir béné­fi­ci­er des indem­ni­tés AC.

Com­mu­ni­qué de pres­se du 22 mai 2020 d’UNIA